Catherine Poulain est une artiste contemporaine signant KTY ses peintures. D’une démarche authentique, à travers l’écriture et l’image, elle approfondit son style pictural depuis plus de trente ans, faisant apparaître un univers onirique par des jets de peinture acrylique et encre de chine versés sur le support posé à plat, puis orienté vers l’extérieur de la toile, du papier ou du plexiglass par des mouvements distanciés. Dans une dynamique explosive partant du centre, au démarrage de sa peinture, proche de l’abstraction lyrique. À l’aide de pochoirs et d’aérosol, les peintures sont structurées et apparaissent progressivement des figures stylisées, évoluant dans un désordre organique provoqué par le geste initial, évocations de forêts vierges, de friches urbaines, de vues aériennes, du cosmos, de l’océan ou de l’intérieur du corps. Certaines peintures sur toile comprennent des glacis de peinture à l’huile en finition pour approfondir le clair-obscur dans la composition.
Catherine Poulain présente à la Halle des Blancs Manteaux de Paris, dans l’exposition d’une vingtaine d’artistes Animalement vôtre du 27 au 29 septembre 2024 dont Sabine Matarasso est commissaire d’exposition et le parrain Patrick Braoudé, dans le cadre du salon Expo4Art organisé par Sébastien Boland et Nathalie Lucet, une sélection de quinze peintures avec animaux, majoritairement des chevaux, debout au trot, au galop en rodéo ou de dos. Elle a choisi cet animal-totem pour en faire un signe immédiatement reconnaissable, à cause de son nom de famille, mais aussi par sympathie pour cet animal, ayant pratiqué l’équitation. Le cheval devient sa marque de reconnaissance au retour d’un voyage, par pochoir ou collage, le cheval laisse une trace du passage de l’artiste dans les interstices de l’art urbain, révélant l’entrée d’un tunnel, une boutique, une plaque de rue, un site remarquable, le regard de l’animal orienté dans la perspective de la rue ou en direction du sujet. Ce sont des chevaux morcelés, car ce n’est pas le réalisme que recherche l’artiste, mais la capacité à relier les éléments entre eux, les éléments d’histoires secrètes à chacun.
Dans un effort de résilience, son animal imaginaire, s’apparente à un cheval sauvage vivant en Europe, le Tarpan, aujourd’hui quasiment disparu, trop fantasque pour être domestiqué, gravé à l’âge préhistorique dans la pierre des grottes. C’est le caractère rebelle, audacieux et fougueux du Tarpan qui l’intéresse, non pas le regret du temps révolu, attristé de nostalgie, mais animé d’un souffle nouveau, aspirant à la simplicité et à l’équilibre, ouvrant des espaces plus heureux de liberté.
Les autres animaux représentés, dérivés du cheval, sont la licorne, symbole de pureté et de puissance dans les légendes, humanisé dans sa peinture en personnage de foire insoumis, la gueule ouverte, tandis que l’hippocampe, au corps étrange enroulé en spirale, se déplace tranquillement sur des fonds marins. Il y a aussi le roi de la forêt des nuits de pleine lune, le cerf majestueux et distant. Ensuite la tortue de mer, des régions tropicales, menacée par la pollution, tellement fascinante lorsqu’elle vient pondre ses œufs dans le sable fin des plages désertes, nous faisant rêver de voyages lointains. Et enfin le tigre, au regard puissant comme sa course féline et souple, qui nous interpelle dans un portrait plus réaliste.
La représentation des animaux qui ont peuplé nos rêves d’enfant, pour les adultes que nous sommes devenus, sont des modèles de sagesse ou de vivacité et des exemples variés d’êtres vivants, avec leur particularité, aux caractères proches de l’homme, liés au contexte sensible actuel de préservation, de recherche d’équilibre dans la biodiversité et de respect nécessaire entre les êtres humains. Cette conscience est omniprésente dans le travail de Catherine Poulain.
Rendez-vous : 48 rue Vieille du Temple, 75 004 Paris
Vendredi 27 septembre : Ouverture 15h-20h, Vernissage 18h-21h
Samedi 28 et Dimanche 29 septembre : Ouverture 11h-20h